Le père Roch Apikaoua, vicaire général de Nouvelle-Calédonie, vient d'être promu chevalier de la Légion d'honneur.

Il l'avait refusé à plusieurs reprises et il a fini par l'accepter. Le père Roch Apikaoua, vicaire général de Nouvelle-Calédonie, vient d'être promu chevalier de la Légion d'honneur. Une distinction qui vient saluer ses 35 ans de service envers la société et l'église néo-calédonienne. Le père Roch Apikaoua fait partie de la promotion du Nouvel An de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite. En tout, 3 884 personnes ont été promues le vendredi 1er janvier 2021.

 L’une des figures morales de Nouvelle-Calédonie

Originaire de l’île des Pins, Rock Apikaoua, né en 1955 à Yaté, est revenu à 5 ans vivre à l’Ile des Pins. Après un service militaire et un CAP en maçonnerie, Rock Apikaoua découvre sa vocation religieuse à l’âge de 22 ans. Il entame sa formation religieuse à la mission de Saint-Louis au Mont-Dore, en 1977. Il sera d’abord séminariste à Suva aux Fidji (1978 à 1985) puis ordonné diacre le 15 décembre 1985. Enfin, il est ordonné prêtre le 18 décembre 1987 dans son île natale, devenant le premier prêtre Kunié (nom des Mélanésiens originaires de l’île des Pins). Il exerce alors son ministère à Thio de 1985 à 1987, village minier de la côte Est alors au cœur des « Événements », affrontements violents entre partisans et opposants à l’indépendance de l’archipel. Dix ans après son ordination, l’archevêque de Nouméa Michel-Marie Calvet le nomme vicaire général du diocèse en 1997.Devenu le deuxième personnage de l’Église catholique en Nouvelle-Calédonie, il est l’un des acteurs majeurs de l’apaisement des tensions entre ethnies liées à l’histoire politique et sociale de l’archipel. Le "Père Rock", comme chacun le nomme en Nouvelle-Calédonie,  est  l’une des figures morales du Caillou.

Il avait refusé la Légion d'honneur à plusieurs reprises

Cette promotion au grade de chevalier de la Légion d'honneur récompense une vie d’engagement. Et pourtant le père Apikaoua l'a décliné à plusieurs reprises. "J'ai toujours un peu décliné la chose car mon père avait déjà refusé en 1962, des mains du ministre Jacquinot. C'était un peu la pilule que l'on donnait à nos vieux", raconte-t-il à nos confrères de La 1ère.  Il se dit tout de même surpris que la nouvelle soit "revenue sur le tapis". Le père Apikaoua a dédié sa distinction "à ceux d'hier et à toutes celles et ceux qui petitement, essayent de faire quelque chose aujourd'hui". "C'est aussi l'occasion de mettre en évidence tout ceux qui n'ont pas de voix , les sans-noms de notre pays, qu'il y ait une reconnaissance", a-t-il conclu. Dieu m'est Témoin avait rencontré le père Roch Apikaoua en 2018. Regardez son attachant portrait : [embed]https://www.youtube.com/watch?v=WfyF10uWr4A[/embed]           Il