La délégation aux Outremer de l’Assemblée Nationale a rendu en février un rapport d’information sur le grand âge en Outre-mer, présentée par les députées Ericka Bareigts et Stéphanie Atger.  Il alerte sur les conséquences du vieillissement des populations dans les territoires d’outre-mer, alors que ceux-ci sont déjà fragiles économiquement. La Délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale a décidé en juillet 2019 de créer une mission d’information sur le grand âge et la dépendance dans les outre-mer. Pendant plusieurs mois, Les députées Stéphanie Atger (LREM / Essonne) et sa collègue Ericka Bereigts (PS/ La Réunion) ont auditionné plus de 70 acteurs nationaux et locaux. Elles se sont rendues à La Réunion, d’où est originaire l’ancienne ministre des Outre-mer, et en Guadeloupe, où elles ont notamment visité un EHPAD et une résidence d’autonomie. Et les conclusions rendues par les deux rapporteurs parlementaires sont plutôt alarmantes.

En 2030 ans, la Martinique et la Guadeloupe seront les plus vieux départements de France

S’ils comptent encore aujourd’hui parmi les territoires les plus jeunes de France, les outre-mer français, en particulier la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, sont depuis les dernières décennies concernés par un vieillissement très rapide de leur population. La part des 65 ans et plus a été multipliée par 1,5 dans chacun de ces départements entre 1999 et 201. Selon les dernières projections de l’INSEE, cette part sera encore multipliée par 1,5 à La Réunion et presque par 2 en Guadeloupe et en Martinique d’ici à 2030. Les 65 ans et plus représenteront alors environ 30% de la population antillaise et presqu’autant à La Réunion. Les deux départements antillais, jadis les plus jeunes de notre pays, seront les départements les plus vieux de France. Précarité économique et sanitaire élevée pour les personnes âgées en Outre-mer Au-delà de la rapidité du phénomène, le vieillissement de la population antillaise et réunionnaise a lieu dans un contexte très différent de celui de la France hexagonale. La population de ces départements se différencie entre autres par une précarité économique et sanitaire élevée. L’état de santé des personnes âgées en Outre-mer est plus dégradé que celui des personnes âgées dans l’Hexagone. En Outre-mer, les personnes âgées sont nombreuses à manquer de ressources financières et à renoncer à se soigner. Conséquence : leur état de dépendance survient plus tôt que dans l’Hexagone.  40 mesures à mettre en oeuvre En plus de cette perte d’autonomie plus précoce, l’offre d’hébergement dans les maisons de retraites est très insuffisante en Outre-mer où les tarifs des EHPAD sont parmi les plus chers de France avec un prix moyen de 2161 euros mensuels. La question de la santé des personnes âgées, et notamment l’organisation de la prise en charge des personnes en situation d’incapacité, est donc un enjeu majeur de santé publique. Dans leur rapport, les deux députées avancent 40 pistes de travail autour de huit axes :
  • Faire du grand âge une priorité nationale
  • Promouvoir la connaissance du grand âge
  • Améliorer la diffusion de l’information
  • Favoriser l’attractivité des services liés au grand âge
  • Moderniser les services aux personnes âgées et dépendantes
  • Repenser et adapter le logement
  • Prévenir pour retarder l’entrée dans la dépendance
  • Reconnaître le rôle indispensable des « aidants »
«Les outre-mer seront les premiers et les plus rapidement touchés par le vieillissement de leur population, et doivent montrer le chemin à suivre aux autres territoires», prévient Stéphanie Atger. "Le temps presse, notamment aux Antilles et à la Réunion, où tout se jouera dans les dix prochaines années», avertit l’ancienne ministre Ericka Bareigts, en espérant que leur rapport soit pris en considération au plus haut niveau de l'Etat.  
La délégation aux Outremer de l’Assemblée Nationale a rendu en février un rapport d’information sur le grand âge en Outre-mer, présentée par les députées Ericka Bareigts et Stéphanie Atger.  Il alerte sur les conséquences du vieillissement des populations dans les territoires d’outre-mer, alors que ceux-ci sont déjà fragiles économiquement. La Délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale a décidé en juillet 2019 de créer une mission d’information sur le grand âge et la dépendance dans les outre-mer. Pendant plusieurs mois, Les députées Stéphanie Atger (LREM / Essonne) et sa collègue Ericka Bereigts (PS/ La Réunion) ont auditionné plus de 70 acteurs nationaux et locaux. Elles se sont rendues à La Réunion, d’où est originaire l’ancienne ministre des Outre-mer, et en Guadeloupe, où elles ont notamment visité un EHPAD et une résidence d’autonomie. Et les conclusions rendues par les deux rapporteurs parlementaires sont plutôt alarmantes.

En 2030 ans, la Martinique et la Guadeloupe seront les plus vieux départements de France

S’ils comptent encore aujourd’hui parmi les territoires les plus jeunes de France, les outre-mer français, en particulier la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, sont depuis les dernières décennies concernés par un vieillissement très rapide de leur population. La part des 65 ans et plus a été multipliée par 1,5 dans chacun de ces départements entre 1999 et 201. Selon les dernières projections de l’INSEE, cette part sera encore multipliée par 1,5 à La Réunion et presque par 2 en Guadeloupe et en Martinique d’ici à 2030. Les 65 ans et plus représenteront alors environ 30% de la population antillaise et presqu’autant à La Réunion. Les deux départements antillais, jadis les plus jeunes de notre pays, seront les départements les plus vieux de France. Précarité économique et sanitaire élevée pour les personnes âgées en Outre-mer Au-delà de la rapidité du phénomène, le vieillissement de la population antillaise et réunionnaise a lieu dans un contexte très différent de celui de la France hexagonale. La population de ces départements se différencie entre autres par une précarité économique et sanitaire élevée. L’état de santé des personnes âgées en Outre-mer est plus dégradé que celui des personnes âgées dans l’Hexagone. En Outre-mer, les personnes âgées sont nombreuses à manquer de ressources financières et à renoncer à se soigner. Conséquence : leur état de dépendance survient plus tôt que dans l’Hexagone.  40 mesures à mettre en oeuvre En plus de cette perte d’autonomie plus précoce, l’offre d’hébergement dans les maisons de retraites est très insuffisante en Outre-mer où les tarifs des EHPAD sont parmi les plus chers de France avec un prix moyen de 2161 euros mensuels. La question de la santé des personnes âgées, et notamment l’organisation de la prise en charge des personnes en situation d’incapacité, est donc un enjeu majeur de santé publique. Dans leur rapport, les deux députées avancent 40 pistes de travail autour de huit axes :
  • Faire du grand âge une priorité nationale
  • Promouvoir la connaissance du grand âge
  • Améliorer la diffusion de l’information
  • Favoriser l’attractivité des services liés au grand âge
  • Moderniser les services aux personnes âgées et dépendantes
  • Repenser et adapter le logement
  • Prévenir pour retarder l’entrée dans la dépendance
  • Reconnaître le rôle indispensable des « aidants »
«Les outre-mer seront les premiers et les plus rapidement touchés par le vieillissement de leur population, et doivent montrer le chemin à suivre aux autres territoires», prévient Stéphanie Atger. "Le temps presse, notamment aux Antilles et à la Réunion, où tout se jouera dans les dix prochaines années», avertit l’ancienne ministre Ericka Bareigts, en espérant que leur rapport soit pris en considération au plus haut niveau de l'Etat.