Pourquoi se tatoue-t-on ? Est-ce un simple ornement, un rite de passage ou une marque d’appartenance ? Les amérindiens et les polynésiens portent des tatouages, mais quelle est leur signification ? Comment sont perçus les tatouages dans les religions ?

Dans de nombreuses cultures, le tatouage est bien plus qu’un dessin sur la peau : il raconte une histoire, transmet un héritage et affirme une identité. Cette semaine, Tous Frères explore le verbe tatouer, à la croisée de l’art, de la tradition et de la spiritualité.

Pour démarrer l’émission, Luciano nous emmène dans une légende du Pacifique avec l’histoire de Mataora et Niwareka. Mataora, en quête de son épouse disparue, trace sur son corps, un tatouage avec des terres colorées avant d’entamer son voyage. Ce mythe fondateur du tatouage maori rappelle que se tatouer, c’est inscrire une transformation sur son corps et dans son âme.

Nous partons ensuite en Polynésie-Française à la rencontre de Patu Mamatui, tatoueur depuis l’âge de 11 ans. À 38 ans, il fait partie des plus grands artistes de sa génération et s’inspire des motifs du XIXᵉ siècle pour créer des tatouages à la fois, modernes et empreints d’histoire. Chaque trait raconte une filiation, une force, un lien avec la nature et les ancêtres.

En connexion avec nous, Teki Huukena, tatoueur et membre de l’académie marquisienne. Est-ce que le tatouage est encore vu comme une connexion avec le sacré, les ancêtres ou les esprits ? Il nous explique quelle est la signification spirituelle et sociale des tatouages.

Le portrait de Tous Frères est consacré à Olivier Auguste surnommé "Kussaly", tatoueur et héritier d’un savoir ancestral dans le village amérindien d’Awala-Yalimapo. Il utilise le Génipa, un fruit tropical pour réaliser des tatouages éphémères, une pratique profondément spirituelle chez les Amérindiens. Pour eux, le tatouage est une connexion aux esprits, une marque sacrée qui guide et protège. Aujourd’hui, "Kussaly" espère transmettre cet art sacré à sa fille, perpétuant ainsi un héritage séculaire.

La chronique de la semaine nous plonge dans la vision du tatouage à travers les traditions catholique, bouddhiste et hindoue.
Entre interdiction, tolérance et sacralisation, comment les grandes spiritualités perçoivent-elles cet art corporel ? Se tatouer, c’est bien plus qu’un acte esthétique. C’est une manière d’inscrire sur soi, une histoire, une croyance, un engagement. Et vous, que raconterait votre tatouage ?