Graffiter, graffer, ce n’est pas simplement dessiner sur un mur, c’est exprimer une émotion, une foi, une mémoire, un rêve, souvent à ciel ouvert. Du street art militant aux fresques spirituelles, l’art urbain transforme l’espace public en lieu de parole, de prière ou de guérison.
Cette semaine, Tous Frères explore donc le verbe graffer. Nous irons à la rencontre de celles et ceux qui, dans les Outre-mer, laissent une trace, une empreinte colorée qui réenchante les villes et les consciences.
Pour démarrer l’émission, Luciano nous entraîne dans l’histoire biblique de Daniel et des lettres sur le mur. Alors que le roi Balthazar festoie, une main mystérieuse inscrit sur la paroi des mots énigmatiques : « Mené, Mené, Tékel, Parsin. » Des lettres venues du ciel pour rappeler que tout pouvoir, comme toute œuvre humaine, est éphémère. Une invitation à réfléchir sur la trace que nous laissons derrière nous, sur les murs comme dans les cœurs.
Nous irons ensuite à La Réunion, à la rencontre de Vincent Box, calligraphe urbain, qui mêle art sacré et street art. Son pinceau a orné les murs de la mosquée de Saint-Benoît, entre tradition et modernité, foi et liberté. À travers ses lettres et ses formes, il cherche à transmettre des messages de paix, d’unité et de beauté. Avec Jace, figure emblématique du street art réunionnais, il partage cette même conviction : le mur n’est pas un obstacle, mais un espace de dialogue et de lumière.
En duplex depuis l'île de Saint-Martin en Guadeloupe, nous retrouverons Al Pacman, artiste-graffeur et organisateur d’un festival de street art qui transforme les villes en galeries à ciel ouvert. Pour lui, graffer, c’est tisser du lien, c’est rendre visible la diversité et la créativité des jeunes ultramarins.
Le portrait de Tous Frères est consacré à Doudou Style, graffeuse martiniquaise. Dans un univers encore très masculin, elle trace sa voie avec sensibilité et audace. À travers ses fresques, elle célèbre la femme, la nature, et la puissance de la couleur.
Enfin, la chronique de la semaine sera consacré à la présence du fait religieux dans le street art dans le monde. Dans les Outre-mer, les murs ne séparent pas toujours : parfois, ils rassemblent. Et si, en peignant nos rêves, nous apprenions à graffer nos espérances communes ?