Avec le succès incroyable de Marjane Satrapy et son Persépolis au début des années 2000, la bande dessinée documentaire est devenu un genre bankable et de plus en plus apprécié des lecteurs de BD, en s’éloignant du pur divertissement.

Les Outre-mer y trouvent leur compte. Ils se régalent de thématiques actuelles ou de facettes peu connues de leur Histoire.

Les pionniers du genre sur l’Outre-mer

Parmi les pionniers du genre qui raconte le réel en outremer, le médecin et dessinateur Charles Masson a publié en 2009 le bouleversant "Droit du sol". Il y décrit un Mayotte brutal, et néocolonial qui n’hésite pas à refouler les immigrés. A la même époque, Virginie Ollagnier entamait le scénario de la série "Kia Ora", sur une famille maorie exhibée à travers le monde au début du XXe siècle.

Nouveautés BD-documentaires ultramarines

Le dessinateur Tehem du roman graphique Piments Zoizos-les enfants oubliés de la Réunion (éditions Steinkis) revendique une valeur docu-fiction de sa BD. Il imagine, dans les années 60, l’histoire d’un frère et d’une sœur retirés à leurs parents et exilés en France métropolitaine, pour trouver une soi-disant vie meilleure. Avec moults détails et authenticité, il raconte ainsi le scandale des « Réunionnais de la Creuse », ces 2150 enfants qui ont déportés entre 1962 et 1984 par les autorités françaises. Le but  : repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural. Dans Tropiques toxiques (éditions les Escales - Steinkis), Jessica Oublié, la scénariste d’origine guadeloupéenne de ce roman graphique a mené une enquête rigoureuse sur le dossier du chlordécone, ce pesticide toxique qui a été largement employé dans les banareraies. Comme dans un grand reportage, la BD regorge d’éclairages scientifiques, d’explications politiques et de témoignages bouleversants de personnes qui s’estiment victimes d’empoisonnement au chlordécone. A lire aussi, Frantz Fanon de Frédéric Ciriez et Romain Lamy (éditions la Découverte). Ce roman graphique revient sur la rencontre du psychiatre et écrivain martiniquais avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir à Rome en août 1961. Combattant anti-colonialiste, engagé pour l’indépendance de l’Algérie, Frantz Fanon a obtenu du philosophe français une préface de son ouvrage Les damnés de la terre. Enfin, l’album Les engagés de Nouvelle-Calédonie de Clément Baloup (éditions la Boîte à bulles), construit comme un reportage, mérite aussi le label BD documentaire. C’est l’histoire en mode road trip des descendants des Indochinois venus dès la fin du 19ème siècle en Nouvelle Calédonie. En 1891, 791 travailleurs tonkinois avaient été recrutés par des industriels calédoniens pour extraire le nickel dans des conditions proches de l’esclavage avec un contrat de travail qui durait 5 ans. La bande dessinée à partir du réel est devenue une niche éditoriale à part entière. Une "Revue dessinée" dédiée "à la prépublication de BD de reportage" existe même depuis quelques années et sort à un rythme trimestriel.

Avec le succès incroyable de Marjane Satrapy et son Persépolis au début des années 2000, la bande dessinée documentaire est devenu un genre bankable et de plus en plus apprécié des lecteurs de BD, en s’éloignant du pur divertissement.

Les Outre-mer y trouvent leur compte. Ils se régalent de thématiques actuelles ou de facettes peu connues de leur Histoire.

Les pionniers du genre sur l’Outre-mer

Parmi les pionniers du genre qui raconte le réel en outremer, le médecin et dessinateur Charles Masson a publié en 2009 le bouleversant "Droit du sol". Il y décrit un Mayotte brutal, et néocolonial qui n’hésite pas à refouler les immigrés. A la même époque, Virginie Ollagnier entamait le scénario de la série "Kia Ora", sur une famille maorie exhibée à travers le monde au début du XXe siècle.

Nouveautés BD-documentaires ultramarines

Le dessinateur Tehem du roman graphique Piments Zoizos-les enfants oubliés de la Réunion (éditions Steinkis) revendique une valeur docu-fiction de sa BD. Il imagine, dans les années 60, l’histoire d’un frère et d’une sœur retirés à leurs parents et exilés en France métropolitaine, pour trouver une soi-disant vie meilleure. Avec moults détails et authenticité, il raconte ainsi le scandale des « Réunionnais de la Creuse », ces 2150 enfants qui ont déportés entre 1962 et 1984 par les autorités françaises. Le but  : repeupler les départements métropolitains victimes de l’exode rural. Dans Tropiques toxiques (éditions les Escales - Steinkis), Jessica Oublié, la scénariste d’origine guadeloupéenne de ce roman graphique a mené une enquête rigoureuse sur le dossier du chlordécone, ce pesticide toxique qui a été largement employé dans les banareraies. Comme dans un grand reportage, la BD regorge d’éclairages scientifiques, d’explications politiques et de témoignages bouleversants de personnes qui s’estiment victimes d’empoisonnement au chlordécone. A lire aussi, Frantz Fanon de Frédéric Ciriez et Romain Lamy (éditions la Découverte). Ce roman graphique revient sur la rencontre du psychiatre et écrivain martiniquais avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir à Rome en août 1961. Combattant anti-colonialiste, engagé pour l’indépendance de l’Algérie, Frantz Fanon a obtenu du philosophe français une préface de son ouvrage Les damnés de la terre. Enfin, l’album Les engagés de Nouvelle-Calédonie de Clément Baloup (éditions la Boîte à bulles), construit comme un reportage, mérite aussi le label BD documentaire. C’est l’histoire en mode road trip des descendants des Indochinois venus dès la fin du 19ème siècle en Nouvelle Calédonie. En 1891, 791 travailleurs tonkinois avaient été recrutés par des industriels calédoniens pour extraire le nickel dans des conditions proches de l’esclavage avec un contrat de travail qui durait 5 ans. La bande dessinée à partir du réel est devenue une niche éditoriale à part entière. Une "Revue dessinée" dédiée "à la prépublication de BD de reportage" existe même depuis quelques années et sort à un rythme trimestriel.